Memoires

Mémoire de Master de MKOUNGA TALA

RÉSUMÉ

Basé sur le séminaire de Rizzi (1997) et autres, ce travail intitulé «The Structure of the Left Periphery in Ghɔmáláʼ» explore la périphérie gauche de la phrase Ghɔmáláʼ, une langue Bantu parlée dans la région de l’Ouest-Cameroun avec un accent particulier sur la structure de la phrase interrogative et sa réponse. L’étude s’inscrit dans le cadre du Programme Minimaliste tel que développé par Noam Chomsky (1995, 1998, 1999, et 2001) et autres. Cette théorie nous fait montre de l’importance et la raison d’être du PM dans le processus de la description d’une langue. Les données ont été collectées aupres des locuteurs natifs du Ghɔmáláʼ. Les phrases ont été dabord écrites en francais avant d’être traduites Ghɔmáláʼ en  en respectant la structure syntactique si possible. Dans le cas contraire, linformateur était appelé à nous produire une équivalence telle que exigée par la langue. Le but est de construire une cartographie détaillée et plus économique qui permet une description et une interprétation adéquate de la langue. Ce travail présente une analyse syntaxique de base des types de questions/réponses qui nous permettent non seulement de mieux appréhender les interrogations, mais nous apportent aussi des pistes pour la description du topic, du focus et la structure de la périphérie gauche en générale. Ainsi, une esquisse de la grammaire est préalablement faite pour permettre au lecteur d’acquérir quelques notions de base sur la langue. Pour ce qui est des questions yes/no, on observe à la fin de la phrase soit l’objectivité de la question «a», soit l’assurance « lə́ », ou encore la confirmation «kəkə» que le locuteur veut avoir comme réponse. A la suite de la Condition d’Extension de Chomsky (1993) tout le syntagme de temps se déplace au specifieur du syntagme de l’interrogation en FL pour permettre au MQ d’avoir l’aptitude d’interrogation. Les questions indirectes s’observent également à travers le complementeur «gά»  et le MQ «kílə́». En Ghɔmáláʼ, à l’exception de m gα̂kə̀ «comment» qui maintient uniquement la position in situ,  tous les autres éléments Qu peuvent être in situ ou se déplacer en début de phrase. Le Topic est morphologiquement marqué par «a/lə́ » et prosodiquement par  une pause entre l’élément topicalisé et le commentaire. Ce topic précède le syntagme de force en FP en se déplaçant plus haut au DiscoursePhrase. Ce type de topic peut etre introduit par un introducteur Evident du Topic “á” (IEt) qui est facultatif. Une autre position du topic s’observe avant le verbe et dans les phrases negatives au passé. Ce type de topicalisation est propre au seuls objets et adjoints referentiels qui subissent deux mouvements : l’un à une position derivée et l’autre dans la periphery gauche. Quant au Focus, on l’observe sur deux couches syntactiques : le SI (in-situ) marque par deux différents morphèmes après le verbe : «á/pə́» pour un objet direct focalisé et «â/pə̂»  pour l’objet indirect et les adjoints focalisés, et le CP (ex situ) marqué par «nə̂/lê» et « tə́» suivie de la clivée «á ́». La Relativisation se réalise par deux morphèmes dont le premier s’accorde suivant la classe nominale du mot relativisé et le second «á/â/lə» dans le SI qui ne se déplace pas. En résume,  nous proposons la suivante  structure hiérarchisée :

[DiscP [ForceP ([ETiP) [TopP (Emph) [IntP[STAT] [REL][ModP ([CleftP])[FocP [ModP [RelRP [FinP...

Mémoire de Master de TATCHUM NOUSSI

RÉSUMÉ

La langue dans les contextes urbains multilingues : Une étude de cas sur la vitalité de la langue Ghomálá' à Yaoundé, Cameroun

Tatchum Noussi -- Août 2020

Trois générations sont nécessaires pour qu'une langue meure si certaines conditions ne sont pas remplies. Selon les statistiques disponibles aujourd'hui, 41% des langues du monde sont en danger (Eberhard et al., 2020). De nombreux facteurs conduisent à cette fin. La langue Ghomálá' n'est pas en reste. Dans cette recherche, mon objectif est de voir si le Ghomálá est en danger de disparition dans le contexte urbain multilingue de Yaoundé. J'avais besoin de connaître les conditions (ou circonstances) qui favoriseront l'épanouissement de la langue ou qui la laisseront mourir. Dans l'élaboration de ce travail, j'ai rencontré plusieurs personnes et réalisé des entretiens individuels, fait deux focus groups et passé du temps à observer le comportement de ces personnes envers leur langue à Yaoundé. J'ai utilisé les outils les plus récents pour évaluer la vitalité du Ghomálá' à Yaoundé. Les résultats de cette recherche soulignent d'une part que les anciens utilisateurs de la langue ne l'utilisent plus comme avant ; ils utilisent le français. D'autre part, quelques personnes sont désireuses d'apprendre la langue et recherchent des occasions de parler et d'utiliser la langue sous ses différentes formes. J'ai donc appris que même avec les langues, c'est lorsque quelqu'un s'investit dans son apprentissage qu'elle est sérieusement considérée, appréciée et qu'on lui donne toute sa valeur. Avec ce petit pourcentage de Ghomálá' à Yaoundé qui ne lésine pas sur les moyens pour utiliser le Ghomálá', il y a de l'espoir pour l'avenir.

Contactez-moi pour plus d'informations à : gideon_noussi@sil.org / gnoussi@gmail.com

Mot clé : Vitalité linguistique, évaluation linguistique, changement de langue, mise en danger de la langue, contextes multilingues, inversion du changement de langue, niveau d'utilisation durable de la langue, revitalisation.

Mabah Tabula Mémoire de Master en traduction MÉNINGITES BACTÉRIENNES STRATÉGIES DE TRAITEMENT ET DE PRÉVENTION ET PROPOSITION D’UNE TERMINOLOGIE ADAPTÉE AU GHƆMÁLÁ’.pdf

ABSTRACT

La traduction a souvent été considérée comme l’un des outils de communication importants entre différentes langues et cultures. Toutefois, la prédominance des activités de traduction à partir des langues indo-éuropéennes héritées et vers celles-ci est considérable alors que les langues camerounaises en particulier bénéficient d’une attention nettement moins soutenue. D’où la question d’extinction des langues locales ou encore Endangered languages qui fait couler beaucoup d’encre et de salive en ce qui concerne la politique linguistique du pays. Dans ce sillage, l’objectif de cette étude est de deux ordres. Dans un premier temps, elle vise à mettre en exergue les aspects linguistique et culturel du ghↄm l ’. D’autre part, elle a pour but de traduire un corpus en matière de santé pour les ghɔmala’-phones, d’identifier l’apport de la traduction dans l’aménagement linguistique et de proposer une terminologie médicale adaptée à ladite langue. La problématique est par conséquent la suivante : quel est l’apport de la traduction dans la résolution du problème de valorisation et d’enrichissement de la langue ghɔmala’ dans le domaine de la santé ? Il découle cependant de ce questionnement l’hypothèse selon laquelle une plus importante diffusion de la terminologie dans ce domaine constituerait une voie de recours dans la résolution du problème d’extinction des langues identitaires du Cameroun. Pour confirmer ou infirmer cette hypothèse, nous avons procédé à la traduction d’un corpus de 6 294 mots extrait de l’ouvrage intitulé Méningites bactériennes : stratégies de traitement et de prévention à l’issue de laquelle nous avons obtenu 13 224 mots. Au regard des complexités traductologiques, nous avons fait des recherches dans les bibliothèques et des enquêtes par questionnaire et entretien. De plus, nous avons exploité la méthode de traduction par décodage et transcodage et avons terminé par la phase d’extraction terminologique. C’est ainsi que nous avons conçu un glossaire et lexique français- ghɔmala’ de 30 et de 170 entrées, respectivement. Sur la base de l’évaluation de la traduction, de la terminologie et du test éffectué auprès des spécialistes de la santé de l’hôpital Ad Lucem de Bandjoun et du Centre de Santé Intégré Catholique Mère Nazaria IGNACIA de Bamendjou, de l’ATNG et du comité de langue ghɔmala’ de Bafoussam, nous avons confirmé l’hypothèse de départ. Les résultats obtenus démontrent donc que la traduction est un moyen par excellence de revalorisation et d’enrichissement du ghɔmala’ en santé tant du point de vue linguistique que terminologique.

 

Mots-clés : traduction médicale, terminologie médicale, langue ghɔmala’, valorisation, enrichissement, théorie du skopos.

foko_20_THE-MORPHOSYNTAX-ok (1).pdf

RÉSUMÉ

Ce travail aborde les propriétés morphosyntaxiques des verbes en ghɔmáláʼ en s’intéressant aux comportements syntaxiques des verbes à complément inhérent et des verbes en série. Il puise ses fondations théoriques dans le programme minimaliste tel que développé par Chomsky (1995, 2000, 2001, 2008, et 2013) bien qu'une approche éclectique soit parfois utilisée. Les données utilisées ont été recueillies auprès des locuteurs natifs en utilisant les méthodes d'observation et d‟ licitation. Pour se faire, la structure argumentale du ghɔmáláʼ est étudiée en abordant la question de la transitivité. Les verbes sont regroupés selon les caractéristiques de leurs structures argumentales. L'hypothèse non-accusative (Perlmutter 1978) est également évoquée. Le travail révèle qu'une distinction bidirectionnelle (non-accusative vs. non-ergative) des verbes intransitifs ne fonctionne pas en ghɔmáláʼ, et plaide pour une distinction tri-directionnelle de ces verbes. Analysant le rapport sémantique entre le verbe et son complément, il s’avère que la plupart des verbes transitifs en ghɔmáláʼ peut sélectionner un DP ayant un sens générique comme complément. Cependant, il y a quelques verbes qui exigent un DP ayant un sens plus spécifique comme complément notamment, les verbes à complément inhérent. Quant à ces derniers, il est démontré que le verbe et son complément contribuent à la signification du complexe [V-N] et cette signification peut être compositionnelle ou métaphorique. L'étude révèle que le complément inhérent possède les traits phi puisqu'il peut être pronominalisé dans certain contexte discursif bien qu'il ne peut pas être questionné. Le verbe et son complément peuvent être focalisés. Cependant, la focalisation du complément inhérent est interprétée comme étant une focalisation verbale et non une focalisation argumentale. Ce comportement syntaxique conduit à la conclusion selon laquelle le complément inhérent n'est pas un argument sémantique mais syntaxique de son verbe qui, est un élément fonctionnel. Étant un verbe fonctionnel, le verbe à complément inhérent est généré sous une position fonctionnelle où il ne peut pas assigner les rôles thématiques à ses arguments. En ce qui concerne les constructions en série, l'étude indique qu'ils ne sont pas des cas de coordination nulle et les distingue des autres types de construction pluriverbale. En fonction de leur composition, elles sont subdivisées en deux classes, les constructions asymétriques et symétriques. Il est établit que les constructions asymétriques sont employées pour exprimer diverses fonctions telles que la direction, l'aspect et le temps et la comparaison. Quant à leurs propriétés morphosyntaxiques, l’étude révèle que le temps, la négation, la particule de nominalisation ainsi que le marqueur de subordination sont exprimés une fois par construction, une évidence de leur mono-propositionalité. Cependant, l'aspect peut avoir une expression concordante. De même, chaque composante de ladite construction peut être focalisée ou questionnée. Ces composantes ont en commun au moins un argument, l'argument externe la plupart du temps. Au regard des propriétés morphosyntaxiques présentées par ces constructions en ghɔmáláʼ, il est suggéré que le prétendu partage de l’argument interne est asymétrique et n'existe pas dans la composante syntaxique.

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